La Toussaint ouvre nos yeux sur la sainteté secrète de chaque personne, voire sur la sainteté de la terre. (…) La Toussaint, précédant, illuminant le Jour des morts, nous rappelle que le Christ ne cesse de vaincre la mort et l’enfer.
Olivier Clément, Christ est ressuscité, DDB, 2000, p.76 (voir un extrait plus large dans la section « Sources ».
La semaine dernière, le P. Michel ayant prêché une retraite auprès des soeurs Oblates de la maison de retraite du Mesnil-Saint-Denis (78), nous pouvons évoquer la figure de deux anciens aumôniers assomptionnistes de ce lieu, enterrés là-bas. L’un est alsacien, l’autre est nordiste… Deux figures, comme tant d’autres dans nos familles et nos lieux de vie, de cette sainteté qui fait son chemin en nous et autour de nous.
Le P. Florent Schnee a été 9 ans aumônier au Mesnil à la fin de son parcours et est décédé en 1985. Homme pacifié et pacifiant, il était apprécié de la communauté qui l’accueillait pour ses dernières années. Sans doute son parcours missionnaire l’avait-il rompu a toutes les rencontres et pétri son coeur de bienveillance : durant 41 ans, il fut missionnaire au Congo belge. Un de ces missionnaires comme on se les représente : pionnier, actif infatigable, original et passionné, fondateur de multiples postes au Kivu, près de l’Ouganda.
En 1938, il fonde le poste de Kyondo, à 2600 m d’altitude. Il n’y a pas de bois, on ne peut donc cuire des briques. On construit donc en pierre, sans ciment ni chaux, mais le comble c’est que l’ensemble tient ! Anecdotique pour nous, mais bien utile sur place, le P. Florent est devenu aussi au fil des années un habile arracheur de dents. Tout en exerçant avec ferveur sa mission : entre 1967 et 1974, il administre 1500 baptêmes par an !
Pour ce qui est du P. Possidius Dauby, le nordiste donc, le parcours ne fut pas africain mais européen : Hollande, Belgique, Turquie, Italie, puis Paris. Jeune supérieur de la communauté de Louvain pendant la guerre de 14-18, il a montré une énergie impressionnante, s’occupant d’une centaine de religieux étudiants, dans les bruits et les préoccupations de ces années noires. En novembre 1918, sur les 140 étudiants, 120 sont atteints de la grippe espagnole, dont le supérieur lui-même. Devenu assistant général à Rome, il abat un énorme travail de réorganisation de la Congrégation, avant de venir à Paris comme assistant provincial et supérieur ecclésiastique mandaté auprès des Oblates, des Orantes et des Petites Soeurs de l’Assomption. Retiré au Mesnil, en 1965, il meurt dix ans plus tard à l’hôpital de Rambouillet.
Nous pouvons rendre grâce pour l’Esprit de sainteté qui anime nos chemins.
DL
Une occasion aussi de faire mémoire et de rendre grâce pour le parcours de nos frères bénédictins décédés qui ont vécu ici, et dont certains sont enterrés à côté de la chapelle.
F. Fernand Maisonnier (+28.10.75) ; F. Jean-Marie Husson (+8.12.78) ; F. Jacques Dupeux (+29.07.81) ; F. François-Pascal Foussard (+14.10.86) ; F. Charles Massabki (12.12.87) ; F. F. Jean Géhard (28.11.01)