A l’occasion de la fête de l’Epiphanie, un extrait d’une lettre d’un ami prêtre français qui vit et travaille en Chine…
» Nous sommes proches de l’épiphanie ! Il y a quelques années, en Chine, j’avais essayé de dire un sens de cette fête : « Célébrer en Chine la fête de l’Apparition, que l’on appelle Epiphanie, invite à un autre regard sur l’histoire et sur la foi. Les Mages de l’Orient n’ont pas emporté l’Eglise dans leurs bagages de retour. Ils semblent être venus en Palestine pour vérifier un point d’astrologie et n’en sont pas repartis chrétiens. Leur démarche me parle plus de la quête humaine pour se comprendre dans le cosmos que d’une évidente, définitive et universelle manifestation de Dieu en Jésus-Christ. Il est étrange que les premiers témoins venus de loin, premiers lointains qui exposent la révélation chrétienne à l’universel soient venus de l’Orient qui a cheminé ensuite bien au large de celle-ci. Première stérilité historique de cette révélation. Il y a là une dessaisie par la révélation de sa propre finalité : la foi. Peut-être est-il donné de vivre en Chine la continuation de cette étrange épiphanie. Déjà prenons acte qu’il y a des hommes d’Orient qui marchent vers une étoile. Cette marche aventurée des hommes de l’Orient a commencé avant la caravane de Bethléem. Prendre acte de cela est une façon d’être disciple de Jésus Christ, d’être d’Eglise, d’être prêtre dans ce temps de basculement du monde. »
DL